Demetrius « Dee » Dashawn
how can we grow old when the soundtrack of our live is rock'n'roll ?
| crédit (c) Mocerino. avatar Rob Zombie. code Pet contenu, furoncle au cul.nom Dashawn. prénom(s) Demetrius, Maximillian. C'est moche et long, hein ? surnom(s) Dee. date de naissance 14 mai 1975. 35 ans. métier Dessinateur de pochettes d'albums. statut Populace. style vestimentaire C'est un gros mélange de metalleux, de gothique, de tout ce qu'il trouve en fait. taille Un mètre quatre-vingt dix. corpulence Large, barraqué et très musclé, en plus d'être grand. Quel homme. yeux Il a les yeux verts. cheveux Ses cheveux passent du blond au brun en passant par le blanc ... C'est joli, cela dit. Ils sont longs, il les a eut en dreadlocks pendant un temps, mais désormais il se content de les garder en tignasse qui s'accorde bien à sa barbe. ce qu'il aime Pas grand chose. ce qu'il n'aime pas Plein de chose. orientation sexuelle Bisexuel. tolérance Il en a rien à foutre. tics Plisser les yeux, serrer les dents. couleur préférée Il en a pas. animal préféré Les chauves-souris et les ratons-laveurs. sport Il a fait de la boxe et des arts martiaux, mais il a tout arrêté. musique Metal bien sûr. Iron Maiden, Rob Zombie (... ), Metallica, Gojira, Septicflesh ... Mais aussi du rock, voir même de la variété. films Batman: The Dark Knight, tous les Burtons et Le Projet BlairWitch. livres Les nouvelles d'Edgar Poe, les Millénium, l'Elégance du Hérisson, des tas de bouquins de meurtre. dans sa poche Un briquet, de quoi rouler une clope, ses clés de moto et de maison, un canif et les baguettes de batterie signées par Nicko MacBrain qu'il ne quitte jamais. scolarité Il en foutait pas une, raison pour laquelle il vit de son art aujourd'hui aujourd'hui. On se souvient de lui comme d'un emmerdeur, en cours, à ne jamais faire son boulot, à rendre des copies blanches, à se battre, à passer ses cours à dessiner et à donner tout haut son avis quand on ne le veut pas. Il a passé autant d'heure en colle que possible, m'est avis. truc en plus ? Il a peur du noir. C'est bête hein ? Et puis il a un chien et un furet. |
Caractère
Tout oiseau aime à s'entendre chanter
Dee il … S’en fout.
C’est bête à dire mais c’est comme ça, il s’en fout de tout. Les crasses peuvent lui tomber une à une sur la gueule, il gardera son perpétuel regard blasé, détaché de tout. On peut lui en jeter plein à la tête, à vrai dire il n’en a rien à taper. Il peut blesser quelqu’un, tant pis, au moins il a été franc. Dee, c’est pas un mec qui s’inquiète des autres. De lui, à la limite, mais des autres … Sérieusement, il est assez grand pour se débrouiller, les autres aussi, allez pas l’emmerder avec vos problèmes. A part s’il vous aime beaucoup, là il vous filera un coup de patte, mais ce mec marche seul en général. Il se démerde comme un grand et ne demande de l’aide qu’en situation désespérée, alors il attend des autres qu’ils fassent de même. Ce mec, c’est un solitaire, il se plaint pas d’être seul, il y est habitué. D’ailleurs, il préfère même limite être tout seul tranquille dans son appart bordélique qui pue la clope plutôt que de supporter la compagnie de ses clients on ne peut plus exigeants ou justement pas assez qui soient le font chier avec des détails impossibles à dessiner, soit en lui laissant une carte blanche totale. Ou pire, la compagnie des adolescentes qui, épatées de voir qu’il connaît des groupes célèbres et qu’il dessine pour eux, tombent en pâmoison et se barrent dans des aigus qu’il pensait inatteignables à leurs voix de crécelle. Ca, il aime pas, les voix aigues des gamines. A vrai dire il n’aime pas les adolescents tout simplement, ça le hérisse de voir des filles de treize ans en string minijupes en train de prendre la pilule, ou des gamins de quinze ans se percer le labret avec une épingle à nourrice et noyer ça dans de la vodka qui les envoie en coma éthylique au bout de deux verres. Franchement, l’humanité, ça ne vaut même plus le coup qu’il s’y intéresse. Il a son clebs – son monstre comme il l’appelle pour déconner – il a son furet, il a sa batterie, il a son amour du dessin, partant de là sa vie est belle. Sérieusement, à quoi bon se trouer le crâne avec ses problèmes quand on peut vivre avec en enfouissant tout profond profond, ou en s’en contrefoutant ? Oui, lui, il entasse, il entasse, il s’occupe pas de tout ça, il préfère emmagasiner et dire qu’il s’en occuperait plus tard plutôt que de se pourrir avec ça, ou tout simplement de régler ses emmerdes. Alors il n’en pense plus, oublie, et ça finit par passer tout bêtement. Il en faut peu pour être heureux, comme dirait Balou, et Demetrius a très tôt adopté le mode de vie du gros ours du livre de la jungle, qui rejoint d’ailleurs le Hakuna Matata de Timon et Pumba. Les emmerdes, c’est cool, ça vous tombe dessus comme une petite pluie d’automne, alors soit on chouine que l’averse va abîmer notre brushing inexistant, soit on se met à sauter à pieds joints dans les flaques en se marrant. Dee, il saute dans les flaques, comme ça il peut éclabousser les gens. Ouais, c’est salaud, mais n’oubliez pas, Dee, il s’en fout.
Dee, des fois, il a bêtement envie d’être méchant. Alors pour une fois, il ouvre sa grande gueule et se met à vanner tout ce qui passe sans vraiment faire gaffe, n’hésitant pas à dire à une pote qu’elle ressemble à une pute s’il le pense ou à casser assez durement quelqu’un parce qu’il a dit un mot de traviole. Ouais, ce mec, il est pas cool, c’est pas un gros nounours comme on pourrait le croire. Il peut vous protéger comme la prunelle de ses yeux et en même temps vous vanner comme un gros sagouin, à ses yeux c’est l’amour vache. Et pour ceux qu’il aime pas, c’est tout simplement la contrepartie pour l’avoir emmerdé un jour ou l’autre, ou tout simplement pour avoir une gueule qui ne lui revient pas. Délit de sale gueule, exactement, mais en général il ne se comporte comme ça qu’en vers les racailles, les weshs, les bourges qui le regardent de traviole parce qu’il a la barbe et de longues dreads aussi. On le lui rend bien, son délit de sa gueule, en fait. Mais bon, la franchise est une valeur qu’il s’est juré de toujours respecter, alors … D’ailleurs, il a plusieurs fois fini à l’hosto parce qu’il va dit trop fort ce qu’il pensait, ce qui n’est pas forcément flatteur pour la personne qui se l’entend dire, et s’est attiré des emmerdes comme ça. Allez dire à un boxeur de deux mètres que vous trouvez que ce n’est qu’un pauvre con et gardez votre aplomb sans tiquer lorsqu’il vient vous demander l’air pas content de répéter et vous finirez incontestablement branché et raccommodé de partout, c’est prouvé. Mais malgré tout, Demetrius, il peut ne pas faire de conneries, ne pas s’attirer d’emmerdes, ne pas être méchant, une fois qu’il a remballé sa mauvaise foi, son je-m’en-foutisme et sa misanthropie. A ce moment-là, il peut même être franchement sympa, ouvert d’esprit, intelligent, drôle et surtout protecteur. Papa poule. Angry birds. Tu touche mon œuf je me catapulte avec mon lance-pierre, et tu te prends un gros machin d’un mètre quatre-vingt dix couvert de poils, de cuir et de pics qui t’attaque en gueulant du saaaang, il veut du saaang. Ce mec est capable d’aller casser la gueule à un type qui s’est foutu de la tronche d’un de ses protégés. Autant il s’attache très difficilement aux gens et en général ceux-ci l’aiment plus vite que lui ne les aime, autant quand il s’est lié avec quelqu’un de façon très forte il ne le laissera jamais tomber, quitte à se prendre une averse de merde en pleine face. Il endurera sans rien dire, en secouant la personne dès que celle-là a un accès de faiblesse – « mais putain la ferme là, t’as pas conscience de faire chier à te lamenter sans être foutu de relever la gueule ? Au lieu de faire une fixation sur tes problèmes cherche une solution bon sang ! » - et aura à ce moment là plus l’air d’un parfait salaud que d’un ami, mais à vrai dire c’est pas un doudou ce mec, on l’a pas conditionné pour savoir dire des trucs gentils et mignons, ce qu’il fait que face à quelqu’un qui pleure il se sentira con et restera là les bras ballants sans savoir quoi dire ou quoi faire en attendant que le déluge passe. A la limite il prendra le pauvre hère dans ses bras et acceptera de faire office de mouchoir le temps que l’inondation cesse, sinon il peut être bien être capable d’attraper la personne par les épaules et de lui gueuler dessus jusqu’à ce que ça se calme. Des fois on se demande s’il connaît la diplomatie, en fait.
A vrai dire, je suis pas sûre.
Mais c’est pas grave, on l’aime bien quand même, c’est Dee.
Opinion politique
I've put my fingers into my eyes
Franchement, ce mec ... Il en a rien à taper de la politique. Sérieusement, tant qu'on le laisse dessiner, cloper et drummer, il se contrebalance de qui il côtoie, ce qu'il l'importe c'est qu'ils soient sympas. Axé ou désaxé, rien à faire, puis ce principe de castes, il trouve ça con, mais bon, c'est le gouvernement qui a fait ça, ça ne peut être que con. Raison pour laquelle il a cramé sa carte électorale dès qu'il l'a reçue.
Histoire
Les vieux péchés ont de longues ombres
« Il est mignon hein ? »
« Il a les yeux de sa mère ! »
« Et le nez de son père ! »
« Le front de son papi ! »
« Les oreilles de … »
« S’il pouvait parler, je suis sûre qu’il vous répondrait qu’il ne ressemble aucunement à une de vos gueules, et encore moins à un remix de tout ça. »Nous sommes un quatorze mai, et les familles Dashawn et Calgren sont réunies autour de Dave et Katty. Monsieur D. regarde avec fierté son fils qui tient lui-même son propre fils, à peine né, dans ses bras, un sourire béat collé sur le visage, et la petite Calgren se hausse sur la pointe des pieds pour regarder avec curiosité ce neveu que sa sœur vient d’accoucher. Neveu qui expulse l’air de ses poumons de toute la force de son cri, déjà ma foi assez puissant, et qui se débat furieusement dans les bras d’un père en liesse qui répète que son petit va bien vu comment il bouge. Tranquillement allongée, reposant contre ses oreillers, sa femme se retient de lui rétorquer d’un ton acide que c’est surtout après avoir vu sa gueule qu’il se débat pour quitter les bras de ce monstre qui lui fait peur. Le politiquement correct l’empêche de dire clairement ce qu’elle pense, et elle se contente de rembarrer assez sèchement la famille et d’acquiescer à tout ce que dit son époux avec le sourire prétendument radieux de la femme parfaite, sourire qu’elle a travaillé depuis sa petite enfance en prenant exemple sur sa propre mère. Un peu niais, Dave ne comprend rien à rien, mais c’est l’argent qui compte, après tout, n’est-ce pas ?
Quelle belle famille.
Après avoir accouché, Katty resta en congé maternité tout naturellement tandis que Dave travaille d’arrache-pied dans la fabrique de chapelets familiale qu’il était tout naturellement sensé reprendre en tant que fils aîné des Dashawn, et sans plus d’ambition il regardait son frère gravir les échelons du journalisme avec un petit sourire niais, sans bien comprendre ce que ça pouvait signifiait, et s’écrasait devant son cadet si prometteur qui ravissait autant ses parents que lui-même, avec son air benêt et son visage mal fait, pouvait les attrister. De son côté, son épouse laissait la bonne jouer avec leur fils et sirotait un cocktail, un magazine Grazia entre les pattes et du vernis à ongles sur chaque doigt et orteil, signalant que non, elle ne pouvait pas bouger, il fallait que le vernis sèche lorsqu’on envisageait de la déranger. On a beau dire que c’est un moment particulièrement intense dans la relation entre la mère et son enfant, le congé maternité, pour Katty, c’était surtout l’occasion de se la couler douce pendant qu’une autre faisait tout le boulot, discipline dans laquelle elle excellait.
De son côté, le petit Demetrius, qui galérait à prononcer plus que la première syllabe de son propre prénom, pataugeait gaiment dans la richesse de ses parents en cassant volontiers ses jouets sous le regard éploré de la bonne qui comprenait qu’il y en avait un autre qui avait compris que ce ne serait pas son boulot de nettoyer la merde qui lui pend au cul. Certains bourges se distingueront éternellement de la simple populace.
Mais pas Dee, en fait.
Arrivant comme tout enfant à la maternelle, bien qu’alors il ne savait parler que le strict nécessaire et ouvrait de grands yeux affolés lorsqu’on lui demandait de donner le nom de ce ruminant bicolore si étrange, il se mêla tout simplement à la masse.
Dave, trop occupé par son travail, oublia Dee à l’école le jour de la rentrée et ne vint le chercher qu’à dix-neuf heures, lâchant de son ton trainant et bête qu’il ne pensait que la rentrée ce n’était que demain.
Katty, obnubilée par l’honneur de sa famille et par l’excellence dont elle avait fait preuve en décrochant son bac mention très bien ainsi que les concours d’entre à toutes les grandes écoles qu’elle avait essayées, après un pistonnage discret et efficace, éprouva une surprenante déception en ne trouvant aucun signe de démarcation lorsque les bulletins arrivèrent à la maison. « Discret et rêveur », « Dee devrait davantage s’impliquer », « Le petit Dee est très timide et ne semble pas s’être très intégré » étaient les appréciations revenant le plus souvent, au grand dam de la mère.
Pas très bien intégré, hein ?
Tranquillement arrivé en cours, le petit avait d’abord passé son temps à rêvasser calmement, triturant le chapelet fait par papa qu’il portait autour du cou, avant de commencer à gribouiller des dessins que personne ne comprenait vraiment. Après ça, il s’était mis tout bêtement à faire les deux, triturer son chapelet en rêvassant et en offrant à ses rêves une réalité en les dessinant aussi approximativement que les enfants le peuvent, c'est-à-dire vraiment très approximativement. Pas méchant le petit. Du moins jusqu’à ce qu’il arrive en primaire et que là, les choses se corsent un brin. Le nom Dashawn se faisant connaître comme étant celui de l’actrice Katty Dashawn et de son époux, grand fabriquant de chapelet, le petit s’attirait les regards noirs de certains élèves de son collège public, nettement moins favorisés et pas forcément aussi placides que lui. Ah ouais, un gosse de bourges qui les dédaigne parce qu’ils sont moins fortunés que lui ? Interprétant mal le mutisme inconscient du petit, d’autres commencèrent à en faire une tête de turc, ce à quoi il ne réagit tout d’abord pas, écoutant le conseil uni de toutes les personnes à qui il réclamait de l’aide : « ignores-les, ça va passer. »
Ouais c’est ça, et mon fessard c’est du canard ?
« Katty, tu m’emmerdes à jamais boucler ta grande gueule. »
« Oh toi la ferme hein, t’es toujours à te plaindre que … »
« Moi je me plains ? Moi ? Je me plains alors que toi, qui passe ta journée à te prélasser comme une merde, tu me gueules dessus ? Moi, je me plains ? »
« Dave je te … »
« Et toi mon Dee, tu en dis quoi de ta maman ? »
« Tiens on s’occupe de mon avis maintenant ? Si vous voulez tellement le savoir, moi, je vous dis merde. »
« Dee je te … »
« Tu me quoi, maman, à la fin ? Finis tes phrases bon sang. »Et tout bêtement, un jour, ça péta. Autant entre les parents Dashawn quand Dave retrouva sa femme dans les bras de son amant qu’au sein de la classe de troisième de Dee quand celui décida, après une cure intensive de métal et de punk rock, qu’il était temps qu’il mette une bonne fois pour toutes les points sur les i. Commençant par répondre d’un ton acide aux autres, il s’attira bon nombre d’emmerde, surtout lorsqu’il se mit vraiment en colère. A quinze ans, notre jeune barbu qui ne l’était pas encore mesurait déjà un bon mètre soixante-dix et surtout, il avait commencé la batterie cinq ans plus tôt en s’entichant de la « Doctor Doctor » d’U.F.O et autres chansons au rythme bien marqué par les percus. Inutile de préciser qu’à force de cogner sur des futs, il avait fini par développer une certaine musculation et une endurance surprenante. Allez coordonnez deux pédales et vos deux bras pendant toute une chanson, vous comprendrez de quoi je veux parler. De ce fait, lorsqu’un abruti lui cracha dessus, le garçon n’en fut pas particulièrement ravi et se leva en plein cours pour aller lui coller une beigne, avant de gueuler au prof de commencer par torcher la merde qu’il avait au cul avant d’essayer de venir essuyer le sien. Ca ne plut pas plus que ça au prof qui décréta que s’il était si scatophile que ça, alors très bien, on manquait de personnel pour nettoyer les toilettes du collège. Get owned. Toutefois, bien décidé à n’en faire qu’à sa tête, Dee ne daigna pas venir à toutes les heures de colle qu’on lui avait collé et continua à régler ses comptes avec les autres, profs y compris. Finissant par se dire que ça remonterait peut-être aux oreilles de ses parents, il eut l’idée ingénieuse de mettre le numéro de son collège en rejet automatique sur le fixe de sa maison. Sans penser que, tout bêtement, la boîte aux lettres restait accessible à ses parents, et se prit un savon monumental – qui le laissa de marbre – quand ces derniers reçurent le courrier du collège comme quoi la conduite de leur fils chéri était intolérable, qu’il passait ses cours à dessiner ou à perturber l’enseignement et qu’il ne faisait ni exercices, ni contrôles, ni devoirs, rendant copie blanche à chaque interro.
Ce fut Dave qui comprit le premier que leur fils se rebellait, par l’absence du chapelet qu’il avait toujours porté enfant.
Katty, trop occupée à vérifier l’avis des journalistes sur sa dernière chirurgie et à calculer son taux de botox, n’y fit pas vraiment attention. Jusqu’à ce que son fils ne passe les mains dans les poches dans le salon alors qu’elle s’engueulait avec Dave et ne dise très calmement que voilà, merde.
« Merde … A quoi ça rime tout ça ? Pourquoi on se fait suer, tous les jours ? Pourquoi on s’entasse dans des salles exigües et impersonnelles ? Pourquoi est-ce qu’ils parlent sans cesse, pourquoi est-ce qu’ils s’agitent toujours ? A quoi bon ? Ca a aucun sens putain, tous ces gens qui rient, cette prof qui est obligée de gueuler avec enthousiasme pour qu’ils lui accordent un semblant d’attention, tout ça. »
« Bah … Ca te sert à apprendre de nouvelles choses. »
« Apprendre quoi ? J’arrive pas à apprendre, Clara. Dès que je suis enfermé là-bas, collé sur une chaise, mon esprit se focalise sur une pensée : je veux sortir. Toute la matinée, les profs nous font le même discours en disant que ce qu’on fait c’est la voie vers la réussite, moi ce que j’entends c’est Highway To Hell remixée avec I Want Out. »
« T’es obligé de faire une référence musicale par phrase ? »Vint l’âge d’or de l’adolescence, et notamment l’arrivée au lycée du jeune homme qui continuait de s’ennuyer ferme en cours, sauf que si avant il écoutait d’une oreille distraite, désormais il écoutait le plus souvent possible de la musique, limitant au maximum les contacts physiques avec les autres, évitant comme il le pouvait de leur parler, de les approcher. Remarquant avec une légère surprise qu’il se liait moins rapidement aux gens qu’eux se liaient à eux, il repoussa, interdit, les propositions de quelques fêtes, préférant éviter au maximum les rassemblements des gens de sa classe. Certes, il les aimait bien, mais il s’ennuyait ferme en leur compagnie, trop différent, trop marginal, trop solitaire aussi. Il se fit définitivement détester par son prof de français lorsqu’il sortit parfaitement l’allitération en cinquante-cinq V de V à Evey à l’enseignant qui lui demandait pour qui il se prenait, au juste, à donner haut et fort son avis sans qu’on ai rien demandé. S’attirant les regards surpris de toute la classe, se collant involontairement une étiquette de barge à éviter derrière la tête, Dee serra les dents.
Serra les dents parce qu’on le regardait comme une bête.
Serra les dents parce que les bêtes acculées mordent.
Serra les dents parce qu’ils ne méritaient pas qu’il hurle.
Ca n’arrangea pas son caractère introverti, bien au contraire, et le grand métalleux s’enferma davantage encore dans son monde, ne tolérant qu’au minimum la présence des autres, réalisant qu’en réalité peu de monde le comprenait. Pas même sa petite amie, Clara, qui trimballait ses fringues achetées à prix d’or sur Rock à Gogo en clamant à qui voulait bien l’entendre qu’elle était punk, et qui pourtant rentrait la queue entre les jambes dès qu’on menaçait de crier un petit peu et dont, il faut bien l’avouer, il se foutait totalement. Il avait beau avoir essayé de lui faire comprendre ce qu’il ressentait, elle ne comprenait pas réellement ce qu’il voulait dire et le regardait en essayant de lui expliquer que oui mais les gens c’est le bien, l’école c’est le bien.
Tu sais ce que j’en fais de ton foutu bien !?
« Mec, mais tu fais quoi avec ce poisson rouge ? T’es torché ou quoi ? »
« Beeeh non ? »
« REND MOI MON PUTAIN DE POISSON DEE. »
« Mais là c’est les toilettes Dee, qu’est-ce que … »
« SAUVE-TOI NEMOOO ! »
« BORDEL MON POISSON ! »
« Ah bah si t’étais torché j’avais raison ! »Eh bah, ton foutu bien, Dee il le foutait dans les chiottes quand il était bourré. Ce qui arriva relativement souvent durant son lycée. Cela entrainant ceci, il cessa totalement de bosser, décuvant au fond de la classe, ne se réveillant que lorsqu’il avait court d’art, option qu’il avait imposée à ses parents sans même leur demander leur avis et dans laquelle il excellait. Autant ses résultats étaient catastrophiques dans toutes les matières, autant sa moyenne d’arts plafonnait, et il passait ses journées à travailler la matière vu que dans son esprit était née la folle idée de se lancer dans l’illustration plus tard, de faire des pochettes d’album, des affiches … De travailler de la seule chose qu’il avait pour lui. Ses parents tentèrent bien évidemment de le raisonner, l’engueulant, le menaçant de le priver de sortie, lui hurlant dessus, sans bien comprendre que les seules choses qui l’importaient étaient l’imposante batterie qui occupait la moitié de sa chambre et le paquet de dessins et de matériel qui encombrait l’autre moitié. S’étant fait un bon lot d’amis en trainant dans des concerts de heavy metal, il se mit à sortir plus fréquemment, ignorant les interdictions de ses parents, rentrant la totalité des fois torché. Et puis il tomba amoureux de Clara. Vraiment amoureux. Il réalisait qu’avant, en l’ignorant, en se contrefoutant de ce qu’elle pouvait ressentir ou penser, il avait été plus qu’un salaud, et s’était décidé à lui donner une chance, sans pour autant le lui dire, bien qu’elle sentait qu’il avait changé. Ils firent leur première fois dans la chambre du jeune homme, un jour d’été que ses parents étaient absents, un vieux vinyle d’Ozzy Osbourne tournant paisiblement sur le tourne-disque et offrant une vague atmosphère de rêve à l’après-midi.
Il se jura que toute sa vie il l’aimerait, qu’il ne pourrait plus se passer d’elle, qu’il ne lui ferait jamais de mal.
Derrière l'écran
Perfection is my direction
| crédit (c) Mocerino. puf Mocerino. découverte Le pouvoir des VIP. avis J'en pense que l'admine a une tête de raton-laveur. autre Coin coin. |